Des antiquités exposées sur le mur d’une maison

Nguyên Van Truong, à Vinh Phuc, est un collectionneur d’antiquités pas comme les autres. Ses faïences ou pièces de monnaies ne sont en effet pas présentées dans des vitrines, mais fixées sur les murs.
Des antiquites exposees sur le mur d’une maison hinh anh 1Pauvre mais imprégné par le loisir de sa région, le paysan Nguyên Van Truong, 52 ans, de la commune de Châu Hung, district de Vinh Tuong, province septentrionale de Vinh Phuc (à 30 km de Hanoi), est réputée pour son nombre de collectionneurs d’antiquités, est un collectionneur d’antiquités pas comme les autres. Il ne revend jamais ses faïences, porcelaines ou pièces de monnaies. Sa façon de les conserver et de les exposer sort du commun : il les fixe au mur de sa maison, afin que "personne ne puisse voler" ces objets précieux qu'il a collectés au fil du temps. Photo : VietnamPlus
Des antiquites exposees sur le mur d’une maison hinh anh 2Sa maison est, à première vue, une simple petite bâtisse située dans une ruelle. En s’approchant, on aperçoit la clôture de la maison décorée par des morceaux de céramiques. Après avoir franchi la porte d’entrée, le visiteur est surpris par la façade impressionnante de la maison sur laquelle reposent des rangées d’assiettes, de bols, des petites jarres et de vases fixés solidement sur le mur par de la colle. Le salon de la maison est, lui aussi, hors du commun, outre les murs couverts de porcelaines, trois piliers sont couverts de pièces de monnaie et de gros boutons de chemise. Photo : VietnamPlus
Des antiquites exposees sur le mur d’une maison hinh anh 3À partir de ce moment, il commence à étudier l’art de collectionner. Il ramasse, rachète mais ne revend et ne commercialise jamais. «Racheter sans les commercialiser, c’est-à-dire sans gagner d’argent pour rembourser mes dettes et améliorer la vie de ma famille», explique-t-il. Cependant son amour pour les objets anciens a grandi discrètement et le jeune homme est devenu un véritable collectionneur d'antiquités. Sur les murs de sa maison, on peut trouver un gouvernail de bateau à voile, des bouteilles, des centaines d'assiettes et de bols. Après 15 ans, son ouvrage colossal représente au total 8.000 assiettes, 90 kg de sapèques, 20 kg de pièces de monnaie, plus de 20 kg de boutons de chemises et d’innombrables brisures de céramique de toutes tailles. Photo : VietnamPlus
Des antiquites exposees sur le mur d’une maison hinh anh 4Après son mariage, il risque de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Sa passion lui a pris beaucoup de temps mais surtout elle lui a coûté beaucoup d’argent. Pendant de longues années, le paysan fouille toute la région notamment les rives des fleuves pour ramasser d’anciennes porcelaines et faïences. Il a vendu aussi beaucoup de biens familiaux pour pouvoir continuer son loisir. Il avoue que la plus grande difficulté pour lui est de ne pas avoir suffisamment d’argent. «Pour chaque déplacement en quête d’objets anciens, j’ai sur moi au maximum un million de dôngs et je dépense tout. Parfois, j’ai dû me priver de repas et offrir mes services à une famille contre un de leurs objets préféré», rappelle-t-il. Photo : VietnamPlus
Des antiquites exposees sur le mur d’une maison hinh anh 5En 1998, alors que les quatre coins de sa maison sont remplis, il décide de coller ses nouvelles pièces sur les murs. «Je travaille dans les champs le jour. La nuit, je me lance dans le réaménagement de mon espace de loisir. En moyenne, chaque soir, je colle de 15 à 17 assiettes sur les murs». Dans la cour, des dizaines de mortiers en pierre se succèdent et la porte du dôme est décorée de vases et d’assiettes en bambou ou en pierre, à motifs divers. Sur les murs de sa maison, on peut trouver un gouvernail de bateau à voile, des bouteilles, des centaines d'assiettes et de bols. De loin, la maison ressemble à un petit palais impérial. Photo : VietnamPlus
Des antiquites exposees sur le mur d’une maison hinh anh 6Le salon, son oeuvre d’art, dont les murs sont ornés de 3.000 assiettes. Il conçoit son salon bien aimé comme un tableau et explique la raison simple pour laquelle il fixe toutes ses antiquités sur les murs. Agriculteur, il n’a pas suffisamment d’argent pour investir dans un espace d’exposition plus conventionnel. L’homme de 52 ans aux cheveux longs et à la peau bronzée, raconte l’origine de cette passion. «C’était en 1986 quand je travaillais comme vernisseur de meubles dans l’atelier d’un antiquaire de la région. Cet homme m’a suggéré d’aller racheter d’anciens objets chez des habitants et de les lui revendre pour me faire un peu d’argent». Photo : VietnamPlus
Des antiquites exposees sur le mur d’une maison hinh anh 7Pendant la guerre, Nguyên Van Truong est parti pour le front au Laos. Démobilisé en 1985, il est rentré dans son village, a repris les travaux champêtres tout en pratiquant le métier de laqueur ambulant. Avec sa femme et ses deux enfants, il vit une vie frugale dans une maison de fibrociment léguée par ses parents. Sa passion pour les antiquités a commencé en 1986, lorsqu’il a vu des céramiques anciennes chez des clients qui l’avaient invité à venir laquer des meubles. Mais le paysan sans le sou n’a pu acheter ses premières pièces qu’en 1991. À présent, en dehors des travaux de champs, il poursuit la chasse aux objets anciens le jour, et son collage au mûr la nuit. «Pour fixer tout ce que j’ai collecté, il faut encore sept ans», estime le paysan. Photo : VietnamPlus
Des antiquites exposees sur le mur d’une maison hinh anh 8Dans sa quête incessante d’anciens objets, Nguyên Van Truong ne ménage guère sa peine. Toujours à vélo, il a parcouru  de long en large la région Nord, longeant souvent les rives des cours d’eaux comme le fleuve Rouge, les rivières Lô et Da... qui traversent les régions montagneuses puis les régions deltaïques du Nord. Car, «jadis, les bateaux de commerce vietnamiens et étrangers chargés de céramiques les empruntaient. Nombre d’entre eux ont sombré». Il cherche à acheter des objets auprès des habitants locaux et parfois  ramasse lui-même des pièces enfouies dans la vase. «Mes objets n’ont pas une grande valeur intrinsèque, ils sont parfois ébréchés, mais ils sont pour moi inestimables», confie-t-il. Photo : VietnamPlus
Des antiquites exposees sur le mur d’une maison hinh anh 9Son «trésor» gonfle au fil des années. En 1996, de peur que ses précieux objets puissent disparaître, le collectionneur a décidé de les fixer avec du ciment sur les murs de sa maison. «Certains exposent leurs objets dans des vitrines, moi sur les murs, même extérieurs», s’amuse-t-il. Il les colle aussi sur le portail, les murs entourant son domaine et les rocailles artificielles qu’il a érigées dans son jardin. «Le toqué», comme on le surnomme dans son village, se réjouit de l’idée de pouvoir transmettre à  sa descendance ce patrimoine : «Je suis sûr qu’en voyant la maison revêtue de 10.000 antiquités, mes descendants seront fiers de leur ancêtre et aussi du Vietnam d’autrefois où l’on savait faire de si belles choses». Photo : VietnamPlus
Des antiquites exposees sur le mur d’une maison hinh anh 10«C’est toute ma fortune, et j’en suis fier», dit Nguyen Van Truong. Le trésor de Nguyen Van Truong compte actuellement à peu près 10.000 pièces, pour la plupart des céramiques et monnaies des dynasties Ly, Trân, Lê et Nguyên (du XIe au XVIIIe siècles). Sa passion lui a pris beaucoup de temps mais surtout elle lui a coûté beaucoup d’argent. Pendant de longues années, le paysan fouille toute la région notamment les rives des fleuves pour ramasser d’anciennes porcelaines et faïences. Il a vendu aussi beaucoup de biens familiaux pour pouvoir continuer son loisir. Photo : VietnamPlus
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